Roxana Maracineanu : aucun des 1 600 conseillers techniques sportifs « ne perdra son emploi »




             Après un long entretien avec le premier ministre, Edouard Philippe, aucun des 1 600 conseillers techniques sportifs (CTS) visés par un projet d'économies de Matignon « ne perdra son emploi », a affirmé, lundi 10 septembre, la nouvelle ministre des sports, Roxana Maracineanu.
A sa sortie de Matignon, Mme Maracineanu, qui avait jugé « très brutale », vendredi, la publication de la lettre de cadrage fixant un objectif de 1 600 suppressions de poste dans son ministère, a toutefois annoncé l'ouverture d'une « concertation » sur l'« évolution » de la gestion des conseillers techniques sportifs :

« Tout le monde est d'accord pour dire que leur mode de gestion doit évoluer en concertation avec l'ensemble des acteurs et dans le respect du rôle et des prérogatives de chacun. »


La ministre a précisé qu'elle présenterait les résultats de cette concertation « fin octobre ».


Un budget en baisse

             Vendredi, l'Agence France-Presse avait révélé que dans une lettre de cadrage envoyée le 26 juillet à sa prédécessrice, Laura Flessel, Matignon demandait au ministère d'« appliquer un schéma d'emplois de moins 1 600 ETP (équivalent temps plein) au cours de la période 2018-2022 ». Dans le courrier, Matignon disait compter « sur une transformation du mode de gestion des conseillers techniques sportifs (CTS) et sur la réduction de leur nombre, ainsi que sur une rationalisation des services déconcentrés ».

La révélation de cette lettre a mis le feu aux poudres dans un mouvement sportif qui s'inquiète déjà de voir l'Etat se désengager, avec un budget du ministère qui s'annonce à la baisse pour la deuxième année de suite. Et ce d'autant que les CTS, rémunérés par l'Etat et au nombre de 1 600 justement, sont essentiels au fonctionnement des fédérations sportives, à la fois pour le haut niveau et pour le développement des pratiques. Il s'agit des directeurs techniques nationaux, des entraîneurs nationaux et des conseillers techniques nationaux ou régionaux.

Le statut des conseillers techniques sportifs « doit être réinterrogé »

             Dans un communiqué publié lundi après l'entretien avec Mme Maracineanu, Matignon a également déclaré qu'« il n'[était] pas question de supprimer » les conseillers techniques sportifs, qui « jouent notamment un rôle décisif dans la formation, la préparation et la détection des sportifs de haut niveau au sein des fédérations ».

Le Comité national olympique (CNOSF) a exprimé sa « satisfaction » après ces déclarations du gouvernement, soulignant « en particulier le propos consacré aux 1 600 postes de Conseillers Techniques Sportifs, l'affirmation de non suppression et la volonté de concertation sur leur mode de gestion ».

Dans son communiqué, le premier ministre a toutefois réaffirmé que « le rôle des CTS au sein des fédérations » doit être « retravaillé avec le mouvement sportif » et que « leur statut doit être réinterrogé ». « Nous allons rester très vigilants sur leur statut », a réagi le président de l'Association des directeurs techniques nationaux (AsDTN), Philippe Bana.

Ce dernier, reçu par Mme Maracineanu lundi, a exprimé sa « satisfaction » après cet entretien : « elle a parfaitement compris les enjeux et on est sur une bonne pente, on va pouvoir travailler en concertation ». Mais M. Bana a tenu à souligner qu'il n'était « pas question de décaler ou de déstocker (la) prise en charge » des conseillers techniques sportifs « par les fédérations, qui n'en ont ni les moyens financiers ni l'envie ».

« Leur statut doit rester public. Ils sont la peau sur les os du ministère », a-t-il averti, expliquant également avoir « fait des propositions à la ministre pour moderniser les CTS : on peut mieux les piloter au travers des DTN, il peut y avoir des politiques interfédérales sur le développement des pratiques sportives, des mutualisations. Nous sommes ouverts ».


Source : www.lemonde.fr