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Sport au féminin 2018
Le sport féminin en France : la pratique féminine s'inscrit dans une relation moins naturelle avec le sport que pour les hommes. Mais cette pratique tend à se diversifier. Le premier frein reste pour les femmes le déficit de confiance en elles pour s'épanouir dans une pratique sportive.
État des lieux : les femmes aiment toujours le sport un peu moins que les hommes… mais elles pratiquent !
L'intérêt des femmes pour le sport « en général » n'évolue pas. En ce début d'année 2018, plus de la moitié des Françaises se disent amatrices de sport (56%), c'est-à-dire qu'elles s'intéressent aux grandes compétitions, événements… mais sans que cela fasse partie de leurs passions. Elles sont moins d'1 sur 10 (9%) à se déclarer passionnées par le sport, pour près de 3 hommes sur 10 (27%).
Au final « seulement » un tiers des femmes se dit complètement allergique au sport dans les media (18% des hommes).
Pour autant, la pratique sportive des femmes (exercice physique ou sportif), elle, reste bien installée puisque 84% des femmes déclarent pratiquer une activité physique ou sportive, face à 89% des hommes, que ce soit dans la vie de tous les jours ou en vacances.
Hommes et femmes se distinguent en revanche sur l'intensité et les limites posées : 57% des femmes pratiquent au moins une fois par semaine pour 65% des hommes.
Un décalage qui prend source dans les contraintes auxquelles les femmes (plus que les hommes semble-t-il) sont soumises : le temps alloué par les femmes à leurs loisirs chaque semaine est inférieur de plus de 3 heures à celui des hommes. Et en ce qui concerne le sport, les hommes arrivent à y consacrer près d'une heure de plus tous les 7 jours.
Une pratique qui est également « sédentaire » : 43% des sportives disent pratiquer « à la maison » alors que les hommes préfèrent pratiquer en extérieur (50%).
Les nouvelles tendances : le cadre de la pratique des femmes confirme de nouvelles pratiques
La pratique dans les structures privées, comme les clubs de sport, se renforce : 28% des sportives sont désormais concernées (+5 par rapport à 2016).
La tendance chez les femmes en France est en outre à la diversification des sports pratiqués. Si le top 5 des sports les plus pratiqués reste inchangé (marche, natation, fitness, course à pied et cyclisme), on peut constater par exemple une hausse de la pratique de la musculation (qui concerne désormais 15% des sportives, +3), des sports de raquette (18%, +3) et des sports collectifs (10%, +4).
A noter également, la participation aux épreuves ludiques est sur une pente ascendante. 17% (+4) des femmes déclarent avoir déjà participé à une épreuve de type Color Run, Mud Day, etc.
Enfin, la pratique encadrée reste bien installée bien que minoritaire (40%, +2). Dans ce contexte, le coaching virtuel ne progresse pas de manière significative (14%, +1) mais séduit les 16 à 24 ans. Elles reconnaissent toutefois la nécessité d'une très forte motivation pour s'y mettre… et continuer. En complément de cette étude, nous avons mené une série d'entretiens auprès de jeunes filles, sportives ou non. Elles confirment cette difficulté : « J'ai suivi à un moment des coachs (et youtubeuses, ndlr) sur Internet, mais il faut vraiment avoir envie et être très, très motivée pour le faire » nous dit une jeune fille de 16 ans, ne pratiquant pas de sport en particulier.
Les motivations : l'avènement du bien-être est une tendance présente depuis plusieurs années, mais désormais cette recherche ‘personnelle' tend à dominer les autres types de motivations… et à nourrir les attentes en termes de communication.
La première motivation qui encourage les femmes à faire du sport est la perspective de développement personnel. Pour les deux tiers d'entre elles (66%), faire du sport permet de se sentir bien dans sa tête et dans son corps, de développer son physique mais aussi son mental. Comparativement, les motivations liées à la compétition (21%) ou au partage (26%) sont secondaires. Celles liés à la santé ou la recherche de performance déclinent (55%, -5). En parallèle l'envie de s'amuser, de se déstresser (50%, -3) reste aussi présente.
Les conséquences positives du sport sur le bien-être sont d'ailleurs le premier sujet que les femmes souhaitent voir aborder dans les médias (43% d'entre elles) en termes de traitement du sport féminin. Les résultats des sportives professionnelles (30%, -8) ou leur parcours de vie (15%, -4) attirent de moins en moins.
Les freins : une dualité forte entre des conditions très matérielles et des blocages intrinsèques
Dans les principaux freins à la pratique, les femmes invoquent en premier lieu leur rythme de vie (42%). Créneaux horaires inadaptés, manque de temps, situation familiale… gênent l'installation d'une pratique régulière, y compris dans la définition d'un créneau défini. Plus de la moitié des femmes pratiquant une activité sportive (54%) le font « quand elles ont le temps ».
Au-delà des conditions de pratique, les femmes laissent entrevoir un rapport ambigu au sport. Si elles recherchent le bien-être à travers le sport, elles ne le pratiquent pas l'esprit libre. Le frein à la pratique qui arrive le plus tôt à l'évocation de pratiquer un sport, avant les conditions matérielles, c'est avant tout un blocage intrinsèque, qui se pose de deux manières :
De manière intérieure : une sportive sur deux déclare ne pas se sentir à la hauteur (48%) ou ne pas aimer son apparence quand elle pratique (51%).
Mais également par rapport à l'extérieur : plus d'une sportive sur trois a peur du regard des autres (37%)
Les Pistes : renforcer l'accessibilité de la pratique en l'adaptant aux spécificités des femmes et de leurs motivations
Adapter les pratiques pour motiver les mères de famille : pour 45% des femmes, le défi essentiel est celui de susciter l'activité sportive chez les mères – avec des solutions de garde d'enfants ou des pratiques couplées avec celles de leurs enfants. D'ailleurs, 64% des sportives ayant des enfants déclarent faire du sport avec leurs enfants au moins occasionnellement : un réel axe de développement se dégage.
Aménager les créneaux et infrastructures : pour pallier les contraintes d'emploi du temps, 44% mettent en avant des solutions d'aménagement de la pratique, notamment le fait de pouvoir faire du sport sur son lieu de travail (29%).
S'appuyer sur la force motivationnelle de « ses copines » plus que sur un coach virtuel : la motivation doit venir de l'environnement proche des femmes. Les deux vraies sources de motivations à pratiquer du sport sont l'entourage (amis, collègues, à 43%), et un coach personnel (à 29%), loin devant les compétitions qu'elles peuvent regarder – une inspiration mutuelle, qui peut être encouragée via les réseaux sociaux par exemple.
Au final, la pratique sportive féminine s'étoffe quelque peu sur les deux dernières années, mais reste déterminée par des marqueurs sociétaux forts. Face aux contraintes liées à leur rôle de mère, à un emploi du temps chargé et à un vrai déficit de confiance, les femmes délaissent encore souvent le sport. Surtout, leur pratique doit contrer ce déficit de confiance personnelle dans l'activité : le principal enjeu est d'œuvrer pour le développement et l'intériorisation chez les femmes d'une pratique libre et bénéfique à chacune, non centrée sur la performance et le haut niveau mais avant tout sur les apports personnels.
Sources : KANTAR TNS
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