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Laura Flessel prévient les collectivités : il ne faut pas s'attendre à plus de moyens pour le sport"Des choix drastiques devront être opérés au sein des projets [d'infrastructures sportives] et les collectivités territoriales devront prendre leurs responsabilités." Voilà en quelques mots la tonalité de l'intervention de Laura Flessel, ministre des Sports, devant la commission des affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée nationale le 2 août dernier. Venue présenter sa feuille de route, dévoilée en exclusivité par Localtis le 31 juillet, l'ancienne championne olympique d'escrime a croisé le fer avec des députés désireux d'en savoir plus sur les moyens et les priorités du nouveau gouvernement en matière de soutien au sport dans les collectivités, notamment via le CNDS (Centre national pour le développement du sport). Si la ministre a bien souligné que "s'agissant du budget, les arbitrages sont encore en cours et [que son] objectif est de maintenir les montants de crédits nécessaires pour relever le défi de la place du sport dans la société", elle a répété à plusieurs reprises qu'elle entendait miser sur l'innovation, la collaboration avec les communes ou encore la mise en valeur de "pratiques locales réussies"… autant de formules qui – souvent – laissent entendre qu'il faudra tenter de faire mieux avec moins de moyens financiers. Une philosophie résumée par Laura Flessel : "En somme, il s'agit, non pas d'irriguer les territoires de financements, mais de collaborer étroitement avec les communes et les régions pour créer des projets durables." Un écosystème bouleversé Cette collaboration, quelle forme pourra-t-elle prendre ? Tout d'abord, pour "développer fortement la pratique du sport", Laura Flessel a indiqué avoir commencé à travailler avec l'Association nationale des élus en charge du sport (Andes) afin d'innover dans la pratique sportive en dehors des créneaux horaires dévolus aux clubs. Autrement dit, il s'agit de faire venir sur les équipements sportifs les personnes éloignées de la pratique ou pratiquant hors cadre. En ce qui concerne la question du sport et de l'éducation, "l'idée est de dresser une cartographie des communes actives et sportives". A partir d'un échantillon de pratiques locales réussies, il s'agira d'élaborer un programme "Education et sport" qui sera ensuite présenté à l'échelon national. Collectivités territoriales et entreprises locales "désireuses de relever le défi et de mettre […] l'humain – l'enfant, le jeune – au cœur d'un projet", seront "accueillies" dans ce programme. En termes d'organisation cette fois, la nouvelle ministre des Sports a annoncé des changements dans l'organisation déconcentrée de son administration. "Il faut revaloriser les équipes et les rendre à leurs projets sportifs, qu'ils visent le haut niveau ou l'éducation par le sport, en allégeant le poids des tâches administratives", a-t-elle précisé. Les structures devront donc être transformées "pour récupérer les dotations départementales et les transformer en dotations régionales afin d'aboutir à un fonctionnement comparable à celui des agences régionales de santé". Comme l'explique encore Laura Flessel, "c'est tout un écosystème sportif qui va être bouleversé et transformé". Parmi les autres points évoqués intéressant les collectivités, la ministre a rappelé qu'un chantier de simplification des normes des équipements sportifs était en cours. Enfin, elle a précisé que les quelque 500 maisons du sport-santé prévues dans sa feuille de route pourront être gérées par une collectivité locale. Source : Caisse des dépôts des territoires |