Les activités de pleine nature au centre des préoccupations



             Entre développement et inquiétudes, la structuration indispensable à la maîtrise du développement et de l'impact environnemental est en marche.

             Les sports de nature ou plutôt les activités sportives de pleine nature ont pris une place considérable au niveau des pratiques physiques sur le territoire français, pour le plus grand bonheur du secteur économique marchand. Ce développement est lié à la prise de conscience de la nécessité de mettre en œuvre une activité sportive à tout âge, mais également au courant écologique et au développement durable.

             Selon le Ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, "la pratique de pleine nature est en croissance forte depuis la fin du XXe siècle : en 2010, un tiers des Français disaient pratiquer au moins un sport de nature. Presque trois millions de licences sont attribuées par les fédérations sportives concernées (unisport et estimation multisports), 41 % des pratiquants de "sports de nature" seraient des licenciés, adhérant à 25 801 clubs (23 % du total de clubs sportifs). Environ 75 000 équipements, espaces et sites concernent les sports de nature (23 % des sites "sportifs"). Près de 40 % des diplômes délivrés par le MSJS et des éducateurs déclarés sont pour des sports dits de nature.

             Ce secteur représentait vers 2010 environ 50 000 emplois (à titre principal et 100 000 emplois occasionnels).


36 millions de français ont une pratique sportive : priorités santé et nature et respect de l'environnement ...

             36 millions de français âgés de 16 à 69 ans pratiquent. Une grande majorité dans des conditions de mise en œuvre faciles en autonomie et dans les espaces naturels de proximité, jogging, VTT, cyclo, marche nordique, randonnées, ski, etc ...

71 % pensent que les acteurs du sport ont un rôle à jouer dans la protection de l'environnement. En créant des événements sportifs, et des infrastructures moins consommateurs d'énergie :

             - en encourageant les pratiques sportives vertes
             - en sensibilisant les pratiquants au respect de l'environnement
             - en créant des espaces sportifs de pleine nature.


La randonnée comme sport le plus "vert"

             Ces sports de pleine nature sont d'ailleurs les plus associés à la protection de l'environnement : la randonnée (dans le top 3 des sports les plus "contributeurs" pour 46 % des Français), le jogging (25 %) et l'escalade (21 %) sont les trois sports les plus verts. A l'inverse, les sports les moins "contributeurs" selon les Français sont les plus gourmands en infrastructures : les sports automobiles (73 %), devant les sports aériens (42 %) et le ski/snowboard (21 %).


Bruno LALANDE - Directeur de la stratégie Europe - REPUCOM



             C'est donc dans ce contexte que les conseils départementaux se sont engagés dans la mise en place des CDESI - Commissions départementales des espaces, sites et itinéraires relatifs aux sports de nature.

             En parallèle à l'augmentation de cette pratique, nous avons assisté à une mobilisation des associations de défense de la nature, mais également à la nécessité de structurer de recenser et de maîtriser l'impact des pratiques de pleine nature sur les espaces de pratique.

             71 % des Français pensent que les acteurs du sport ont un rôle à jouer dans la protection de l'environnement (Ressources ministère de la ville, de la jeunesse et des sports - 9 décembre 2014)


Une structuration en marche depuis 20 ans : l'exemple de la fédération des raids multisports de nature

             Les débuts de cette pratique en pleine expansion ont connu un démarrage indépendant du mouvement sportif, cette situation atypique a permis un développement sans influence des fédérations pour une richesse et une créativité en cohérence avec les attentes des pratiquants et des nombreux organisateurs.

Cette situation particulière a également permis de faire émerger une intelligence de production basée sur le bénévolat actif et engagé, mais également la place prise par le secteur privé marchant partenaire efficace et privilégié des organisateurs de raids multisports sportifs.

C'est dans ce contexte que l'émergence puis l'explosion des organisations de raids multisports se sont opérées, pour la plus grande satisfaction des pratiquants à la recherche d'indépendance et de liberté. Et c'est également dans le respect de ces principes fondamentaux que les organisateurs et les pratiquants ont décidé de créer un groupement national pour pouvoir prendre place autour de la table de coordination et d'organisation des raids multisports.

En 2006, le ministère chargé des sports a créé un groupe de pilotage pour une meilleure prise en compte de la pratique des raids en France et élaborer "un guide pratique" à destination des organisateurs. Ce travail remarquable est donc le fruit d'un nouveau modèle de gouvernance du sport en France.

Plus tard et sur la base de ce mode de fonctionnement durable et partagé, la fédération a poursuivi sa structuration et son engagement aux côtés des pouvoirs publics pour une mise en place et une réflexion partagée du cadre réglementaire lié à la pratique des activités physiques de pleine nature.

Les objectifs de la FRMN :

             - développer une offre de pratique associative particulièrement en adéquation avec les attentes des pratiquants et le développement des territoires ;
             - éduquer et former les jeunes pratiquants à l'adaptation au milieu naturel ;
             - promouvoir une pratique de haut niveau ;
             - contribuer au rayonnement international ;
            - développer un plan de formation fédérale spécifique et complémentaire aux formations des fédérations unisports et aux formations professionnelles des sports de nature reconnues par le code du sport.


Sports de nature sous haute surveillance, le mouvement sportif associé à la démarche

             Le conseil interfédéral des sports de nature "Conseil national des sports de nature" (CNSN) a été mis en place en 1998.

Comme c'est le cas pour les autres conseils interfédéraux, le CNSN facilite la coordination de projets et de dossiers communs aux fédérations qui le constituent.

S'agissant du domaine particulier des sports de nature, le CNSN est engagé au nom du CNOSF, l'assemblée plénière se réunit au moins deux fois par an, ou chaque fois que l'actualité des sports de nature le nécessite.

Il réunit 52 fédérations qui totalisent près de 6 730 000 licences.


L'agenda 21 du sport porté et mis en œuvre par le CNOSF au centre des recommandations

             Elaboré en 2003, 21 propositions du mouvement sportif français en faveur du développement durable.
L'Agenda 21 du sport, feuille de route du mouvement sportif pour un développement maîtrisé et durable, du sport s'articule autour de quatre axes :

             - le développement durable, une nouvelle approche des politiques sportives et de l'olympisme,
             - la solidarité sportive au service du développement durable,
             - une gestion et une organisation du sport respectueuse de l'environnement,
             - une économie du sport au service du développement durable.

Ce document au service des pratiquants et des organisateurs permet de rappeler en trame de fond l'éthique et les valeurs du sport, ainsi que la dimension associative qui garantit que les sportifs sont acteurs des décisions qui les concernent.

"Cet Agenda est le témoignage du rôle social et éducatif joué par l'ensemble des associations sportives. C'est aussi un programme qui nous engage pour l'avenir autour de nos valeurs : solidarité, partage, éducation, santé" - Henry SERANDOUR, décembre 2003.


"L'équilibre semble être atteint pour un développement durable des activités de pleine nature, mais il faut que les pratiquants deviennent les premiers défenseurs de la nature et des espaces de pratiques !"


Source : www.sle-consult-action.com