CNDS : 25 millions d'euros finalement réservés aux équipements sportifs de proximité


             Le Centre national pour le développement du sport (CNDS) va finalement maintenir une enveloppe dédiée aux équipements sportifs de proximité pour un montant de 25 millions d'euros en 2015. Cette décision, validée par le conseil d'administration de l'établissement tenu le 19 novembre, met fin à l'inquiétude de nombreux acteurs du sport.

             Le 22 octobre dernier, lors d'une réunion d'information, le ministre des Sports, Patrick Kanner, avait annoncé la mise en sommeil de l'enveloppe générale réservée au soutien à l'investissement local dans la construction ou la rénovation des équipements sportifs. L'information avait provoqué un certain émoi chez les élus locaux chargés du sport, à l'Assemblée nationale lors des débats sur le projet de loi de finances, et dernièrement chez l'ancienne ministre des Sports Valérie Fourneyron (lire ci-contre notre article du 17 novembre).
             L'Association nationale des élus en charge du sport (Andes) avait multiplié les démarches pour dénoncer une décision qui, selon elle, allait entraîner "une dégradation inéluctable des installations".              Les équipements sportifs français sont en effet vieillissants : 42% ont aujourd'hui plus de 35 ans. Pour défendre l'investissement du CNDS en faveur des équipements de proximité, l'Andes avait interpellé le conseiller Sports du Premier ministre avant d'obtenir, la veille même du conseil d'administration, un rendez-vous avec Patrick Kanner.
             La création d'une enveloppe spécifique pour les équipements de proximité de 25 millions satisfait le ministère des Sports - qui fait état d'une "intense concertation qui aura permis à chacun de formuler des propositions constructives dans un esprit de responsabilité" -, les élus locaux, mais aussi nationaux. Régis Juanico, député de la Loire et rapporteur spécial du budget des Sports, juge "très satisfaisante" cette décision. "Les discussions entre toutes les parties prenantes, mouvement sportif, Etat, CNDS et collectivités territoriales ont abouti au meilleur compromis possible", commente-t-il.


             Recherche "effet de levier" désespérément

             Ces 25 millions d'euros seront fléchés vers les territoires les plus carencés en équipements sportifs. Ce fonds ne sera plus géré sous la forme d'un guichet ouvert, mais par un dispositif dans lequel le CNDS devrait être beaucoup plus prescripteur sur le type d'équipement et les territoires visés. Le but : donner un "vrai effet de levier" aux investissements soutenus par le CNDS. La doctrine retenue et l'architecture des demandes (appels à projets, schémas territoriaux…) seront déterminées par un groupe de travail au premier trimestre 2015.
             Outre l'enveloppe spécifique pour les équipements de proximité, les subventions d'équipements du CNDS iront pour 10 millions aux équipements dits "structurants" et pour 4 millions aux politiques contractuelles (Corse, Seine-Saint, Denis, ex-Creps de Dinard, création d'un Creps à Nantes en lien avec la région).
             Les piscines, qui avaient fait l'objet d'une attention particulière depuis la fin 2013, ne bénéficient pas d'une enveloppe dédiée, mais pourraient être incluses dans la doctrine sur les priorités. En revanche, l'apprentissage de la natation a été désigné par le conseil d'administration du CNDS parmi les priorités de la part territoriale (aide aux associations sportives locales). Celle-ci, finalement abaissée à 128 millions d'euros (en crédits de paiement) au lieu des 132 millions prévus jusqu'à maintenant, devra également favoriser le sport-santé, l'emploi sportif qualifié (600 emplois supplémentaires et au moins 500 contrats d'apprentissage de plus financés en 2015) et la correction des inégalités d'accès à la pratique sportive (ZUS, ZRR, handicap, …). "Cela n'exonère pas de la réflexion sur une meilleure concentration et rationalisation de la part territoriale", estime néanmoins Régis Juanico.
             Enfin, deux millions d'euros sont attribués à l'Euro de basket 2015, co-organisé par la France. L'aide à l'organisation de grands événements sportifs passant par ailleurs de 3,5 millions en 2014 à 5 millions en 2015, une enveloppe "cohérente avec la stratégie volontariste de la France" en la matière, commente le ministère des Sports.