Assouplie, la réforme des rythmes scolaires reste obligatoire


             Le ministre de l'Éducation nationale Benoît HAMON avait annoncé l'ouverture d'une concertation sur une éventuelle révision du passage aux 4,5 jours de classe. Les annonces sont finalement arrivées très vite : le 25 avril, Benoît HAMON a annoncé un assouplissement de la réforme, même s'il n'y aura pas de retour aux 4 jours, a-t-il précisé dans un entretien au Monde.fr.

             « Nous présentons un projet de décret offrant la possibilité d'expérimenter des rythmes scolaires plus souples, qui n'entraient pas dans le décret du 24 janvier 2013, à condition qu'ils soient conçus pour l'intérêt de l'enfant », a résumé Benoît HAMON.

             Depuis l'entrée en fonctions du ministre, les récriminations des uns et des autres contre la réforme avaient repris de plus belle. « Il faut faire sauter le verrou des 9 demi-journées et des 5h30 de cours par jour, qui constituent une aberration et bloquent l'organisation des communes », réclamait l'Andev. L'AMF et l'AMRF, au-delà des assouplissements, réclamaient surtout des financements pérennes, tandis que l'UMP exigeait le libre choix pour appliquer la réforme.


             Le périscolaire sur une après-midi

             Benoît Hamon a donc entendu les propositions de certains : le premier assouplissement vise à permettre de « regrouper les activités périscolaires sur un après-midi par semaine, ce qui permettra aux maires, notamment en milieu rural, de faciliter l'organisation des activités périscolaires et de faire des économies d'échelle, par exemple en construisant des partenariats au niveau des communautés de communes ».
             En revanche les cinq matinées de cours resteront obligatoires. Les directeurs de l'éducation des villes voient donc une réponse à leur proposition qui devrait les satisfaire, tout comme les maires ruraux. Ceux-ci doivent en effet faire face à des problèmes d'organisation spécifiques, liés aux temps de trajet pour rejoindre telle structure ou pour recruter des animateurs. La FCPE et le SE-UNSA sont aussi favorables à ce type d'organisation.

             Autre assouplissement, « il sera aussi possible d'alléger les semaines [de 24 heures de classe] en raccourcissant les vacances scolaires. Ces aménagements devront correspondre à un projet éducatif cohérent et être validés par le rectorat », détaille le ministre.
Il s'agira là d'expérimentations, mises en place en accord avec la commune, la communauté enseignante et le rectorat.


             Trop tard ?

             Plusieurs acteurs réclamaient en effet qu'une place soit donnée aux expérimentations de rythmes alternatifs, comme la FCPE. Le ministre a cependant précisé qu'il ne serait pas dérogé à la règle des 4,5 jours de classe.

             Une circulaire d'application devrait accompagner le décret. Le ministre n'a cependant donné aucune indication sur une éventuelle pérennisation du fonds d' accompagnement de la réforme, réclamée par les associations d'élus locaux.

             On peut cependant se demander si ces assouplissements n'arrivent pas un peu tard : les communes qui travaillent depuis plusieurs mois à organiser la mise en place d'activités, le recrutement d'agents… vont-elles avoir le courage de remettre l'ouvrage sur la table avant le mois de juin ?

             Le projet de décret doit être soumis au Conseil supérieur de l'éducation le 5 mai.



             Source : Lagazettedescommunes.com