L'alcool et les jeunes = attention DANGER !



             Les experts sont de plus en plus nombreux à tirer la sonnette d'alarme quant à la consommation d'alcool chez les jeunes, qui ne cesse de progresser.
A tel point qu'il devient urgent aujourd'hui de freiner cette évolution en faisant de la prévention une lutte de tous les jours. Au sein de la famille, à l'école, mais aussi au sein de nos associations.

             Les chiffres sont inquiétants. Selon une enquête de l'HSBC publiée par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies en avril 2012, 86 % des élèves de 15 ans déclareraient avoir déjà consommé de l'alcool. Pire, si la consommation d'alcool diminue en France depuis plusieurs années, la première ivresse, elle, survient de plus en plus tôt.

             Aujourd'hui, elle concerne en effet 6 % des enfants de 11 ans, 16 % des collégiens de 13 ans et 41 % des adolescents de 15 ans. Les hospitalisations des moins de 15 ans pour ivresse avaient d'ailleurs déjà augmenté de 50 % entre 2004 et 2007, faisant réagir les spécialistes, dont le chef du service des urgences pédiatriques du CHU de Nantes, Georges Picheron, qui s'inquiétait alors de voir "des défoncés à l'alcool de plus en plus nombreux échouer aux urgences. Et de plus en plus jeunes. On reçoit des enfants de 12-14 ans en pleine après-midi. Aucune dimension festive à leur conduite ...".

             Certes, une loi sur l'interdiction de la vente d'alcool aux mineurs a été adoptée en France, dès 2009, afin de lutter contre ce phénomène d'alcoolisation massive chez les jeunes et notamment contre cette pratique de "binge drinking" venue d'Angleterre, qui consiste à avaler le plus d'alcool fort possible pour atteindre un état de perte de contrôle le plus rapidement possible. Mais le constat aujourd'hui est sans appel : il faut aller plus loin dans la prévention.

             Véritable problème de santé publique, la consommation d'alcool chez les jeunes peut en effet avoir de graves conséquences à court comme à long terme. En plus des échecs scolaires, des accidents de la route (première cause de mortalité chez les 15/24 ans en 2012) et des prises de risques excessives (accidents domestiques, sexualité non maîtrisée, violences), "les comas éthyliques sont en effet fréquents et une hépatite aiguë fulminante est possible", remarque le docteur Philippe Ducamp, membre de la commission médicale de la FSCF.

             Une récente étude menée sur des rats dans le cadre du projet européen AlcoBinge a également démontré que les intoxications multiples et répétées à l'adolescence, alors que le cerveau n'a pas fini de se former, entraîneraient une perte de contrôle de la consommation d'alcool à l'âge adulte, et provoqueraient des troubles neurologiques irréversibles. "Il est primordial de faire de la prévention à tous les niveaux", insiste Charles Agenet, médecin au sein du comité directeur de la FSCF. Pour lui, "il ne faut pas hésiter à parler, à discuter avec les jeunes afin de faire passer le message, que ce soit au sein même des associations, comme sur les différentes manifestations que nous proposons. Nous avons un réel rôle à jouer". En 2010, un projet avait d'ailleurs été initié par le Docteur Philippe Ducamp sur la thématique "apéro patro, apéro pas trop" dans le but de mettre en place des stands de prévention sur toutes les manifestations estampillées FSCF. "Ce projet devrait être repris dès que la nouvelle équipe de la commission médicale sera constituée", annonce Charles Agenet. Une bonne nouvelle.


Source : Les Jeunes - Revue Officielle de la FSCF - Mai 2013